Salut! C’est Catherine, je suis la fondatrice et designer derrière Veri. Je suis restée silencieuse ces dernières semaines sur les réseaux sociaux et j’avais envie de partager pourquoi.
Depuis le début de l’année, je traverse une période étrange et difficile. J’ai arrêté de fumer il y a 6 mois, et depuis, ma santé mentale et physique fait des montagnes russes. Reprendre la thérapie tout en naviguant dans le système de santé publique en tant que femme queer me rappelle sans cesse à quel point il est difficile d’être prise au sérieux — ou simplement d’être considérée — dans ce système. C’est un processus long — flou, souvent décourageant — qui me bouscule à chaque jour. Il y a des jours où j’arrive à fonctionner, et prendre soin de Veri m’aide à tenir. Et d’autres, où tout s’arrête.
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Il y a une pensée qui revient souvent : et si mon cerveau avait simplement toujours fonctionné autrement ?
Si mes expériences — les hauts et les bas intenses, l’hypersensibilité, les vagues d’anxiété et de honte, les périodes de brouillard mental, les doutes constants, cette impression de ne pas être « normale » — faisaient partie d’un fonctionnement différent ?
Ce que j’apprends en ce moment, c’est que la neurodiversité peut prendre plusieurs formes — souvent invisibles. Ça peut ressembler à des pensées en boucle, à une surcharge sensorielle, à une empathie débordante, à une énergie difficile à doser ou à une fatigue soudaine et inexplicable. C’est aussi une friction constante avec les systèmes qui exigent clarté et performance — surtout dans le monde de l’entrepreneuriat.
Dans cet environnement, j’ai souvent l’impression de devoir jouer un rôle juste pour suivre le rythme. Mais plus j’essaie, plus je réalise que ce rôle ne me correspond pas. Et peut-être qu’il y a justement quelque chose de précieux à écouter dans cette différence.
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Imaginer que je sois neuroatypique ne change pas qui je suis, mais ça change le regard que je porte sur mon parcours. Ça explique certaines difficultés à fonctionner dans les structures « normales », à maintenir une constance, à suivre un rythme soutenu. Mais ça éclaire aussi ce qui fait ma force : penser en dehors des cadres, ressentir intensément, créer avec intention, travailler comme une petite machine quand l’élan est là! ;)
Certaines décisions que je prends avec Veri — produire lentement, à petite échelle, localement, en dehors des tendances — viennent directement de ma façon d’exister dans le monde. Je n’ai jamais voulu courir après le rythme de l’industrie de la mode. Pas parce que je suis contre, mais parce que je ne peux pas, tout simplement. Mon corps et ma tête me le rappellent très vite si je dépasse mes limites.
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Créer dans cet état d’inconfort mental constant, ce n’est ni romantique, ni productif. C’est fait de petits élans créatifs entrecoupés de longues pauses involontaires. Et pourtant, je continue. Parce que c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour rester connectée à moi-même.
Quand vous portez une pièce Veri, vous portez aussi ça : un refus de se conformer, un besoin de simplicité honnête, une recherche de douceur dans un monde bruyant. Ce n’est pas parfait, ce n’est pas rapide, mais c’est vrai. Et au fond, n’est-ce pas aussi ça, être queer? Pensons-y…
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Je ne sais toujours pas exactement comment nommer ce que je vis. Mais je sais que construire un projet comme Veri m’aide à rester ancrée, à rester dans le monde. Ça m’aide à bâtir une vie qui respecte qui je suis — et mes limites, même quand elles bougent constamment.
Alors je voulais simplement prendre un moment pour vous dire merci. Merci d’être là, et de soutenir un projet qui essaie de rester humain — même dans ses moments fragiles.
À bientôt,
Catherine // Veri